À la manière de tes copains et moi
Les copains et moi on a pensé, quand on a su que ça y était, qu’c’était ton anniversaire, qui fallait qu’on t’écrive.
Tu sais, t’es pas tout seul ; nous aussi un jour, on aura ton âge et si on se serre pas les coudes aujourd’hui, c’est foutu qu’on sera.
Alors on s’est dit, les copains et moi, quand t’écrivant, on te remonterait le moral ; que tu oublierais peut-être que tu n’es plus si jeune, ni si beau.
Il faut lui rappeler, on s’est dit, qu’avant elles venaient toutes vers lui et que c’est lui qui faisait le beau ; bien sûr maintenant, c’est pas pareil ; même la Julie, parait qu’elle t’a tapé sur les mains l’autre jour, mais qu’est-ce qui t’a pris ? À ton âge, faut plus essayer. Nous, on comprend que t’aies encore ça dans la tête ; c’est le reste qui suit pas; normal. Alors faut plus fricoter. Sinon on dira « L’pauvre gars, il est devenu vieux et en plus il est gâteux » et les copains et moi, on veut pas qu’on dise ça.
Viens faire une belote au foyer avec nous un de ces jours, on parlera des beaux jours.
Ton copain Baptiste.