J’te lèche le nez…
Non, tu n’es pas mon amant.
Non, tu ne l’as pas été !
Et pourtant…, quelle familiarité !
J’te lèche le nez…
On a flirté innocemment ;
Tes mains partout, derrière, devant ;
Et aujourd’hui, cette nouveauté :
J’te lèche le nez…
Au corps à corps j’y suis allée,
Avec les autres, toute défringuée.
À la hussarde, ils ont tout pris
Sauf mon nez…, oublié !
Quand tout à l’heure au téléphone
Pour m’dire au revoir,
Dieu te pardonne,
Tu m’as lancé « J’te lèche le nez. »,
Dieu que j’ai aimé !
Un autre monde, tu m’as ouvert ;
Un univers !
Car enfin, des nez, y’en a des tripotées !
Des petits, des gros, des épatés,
Que moi aussi je vais lécher !
Et quand, au coin du feu,
Lorsque nous serons très vieux,
Nous nous rappellerons d’elle,
Ta belle, très belle queue doucement endormie
À l’hiver de la vie,
Alors, très gentiment, retrouvant nos étés,
Tu nous rajeuniras en me léchant le nez…