Le passé raconté plus tard n’est plus le passé car il change à tout moment et se nourrit de tout ce qui est advenu ensuite ; il n’est fait que d’erreurs, d’exagérations, de trucages ou au contraire de banalisations des sentiments à cause d’une pudeur instinctive. Dire j’ai montré mon cul est finalement plus facile que dire combien j’ai aimé un homme, ce que j’ai ressenti. Il faut avoir le courage de la vérité même si elle est déjà autre, passée au tamis des ans et censurée à l’aulne des sentiments.