À la manière de ta maîtresse – 2 –

Depuis un moment déjà j’y pensais et aujourd’hui je prends mon courage à deux mains pour t’annoncer que je te quitte.

Non, je n’ai vraiment rien de spécial à te reprocher ; jusqu’ici j’étais plutôt contente, tu étais un bon amant et la vie s’écoulait paisible, quelque fois un peu bousculée du fait de tes activités mais peut-on te le reprocher ?
Aujourd’hui, c’est différent.
Aujourd’hui, tu as un an de plus.
Depuis quelques temps déjà je guettais sur ton visage la ride au coin des yeux, quoi qu’on en dise, n’est pas signe de force, le muscle de ton dos qui s’avachit, ton ardeur qui faiblit, le tremblement de tes mains, l’apparition de tes rhumatismes et je crains de me retrouver bientôt à côté d’un pépé que je devrai aider à boire et manger, à se raser, traverser les rues, etc.
Quel programme !

Vraiment, je ne me vois pas poussant ta petite charrette ; je suis encore jeune et jolie ; j’ai envie de vivre.

Je te souhaite quand même un Bon Anniversaire.

Adieu.
Juliette