Mon cow-boy

Tu étais le lion, tu étais superbe ! Tu étais la bête, tu étais le fauve.
Tu étais grand, tu étais beau ; tu sentais bon le pavé chaud…
Tu étais flic ; nul n’est parfait !
Et puis, il faut le dire, pas n’importe quel flic ! De la brigade antiterroriste, celle qui manœuvre dans l’ombre ; les baroudeurs en jean, les sauveurs de la nation. De ceux qui courent au-devant du risque, qui l’affrontent, qui le surmontent, qui triomphent !
Ton regard bleu d’acier, tes moustaches relevées, tes muscles imposants, et cette façon de remonter, toutes sirènes hurlantes, les sens interdits quand tu es venu me chercher ! Ça c’était quelque chose !
Et puis, et puis…
Le revolver sur la table de nuit ; toi qui parles, et qui parles, et qui parles encore, assis là-bas, tout au bout du lit !
Tes aventures, tes exploits, tes poursuites, tes cavalcades, tes enquêtes, tes filatures ; les attentats, les surveillances, les guérillas, les embuscades, et puis, et puis… Ô, j’en oublie !
Et puis… Et puis moi j’ai envie ! Et la nuit est bientôt finie…
Alors, pour ce qui est de l’action, c’est moi qui ai entamé la manœuvre de diversion ; de l’autre bout du lit, j’ai dit :
« Dis, tu restes ici ? »
Faut dire la vérité, tu t’es senti agressé, l’homme s’est réveillé ; tu t’en es bien tiré, très bien tiré, alors nous avons réitéré. Mais quand les Corses se sont rangés, les Iraniens calmés et que, exploit parmi les exploits, quelques Roms ont été expulsés, tu n’avais plus rien à me raconter, alors on s’est quittés !